Origine des logiciels libres
Richard STALLMAN décide de fonder la « Free Software Foundation » (FSF) à la suite du refus d’un fabricant de lui communiquer les pilotes de son imprimante en panne. Il initialise le premier projet de la fondation, le projet GNU (GNU est un jeu de mots récursif signifiant Gnu’s Not Unix). Ce projet vise à concevoir un système d’exploitation complet, entièrement libre. Ce système sera compatible avec UNIX, mais sera différent. Aujourd’hui ce système existe, et s’appelle GNU/Linux.
Pour valider ce système, une base légale est nécessaire. Cette base légale est la GNU GPL (GNU General Public Licence.). La GNU GPL est la licence des logiciels libres par excellence. Elle détermine des conditions de distribution qui garantissent les libertés de l’utilisateur. Un programme protégé par la GPL est libre, mais la GPL impose aussi que tout travail dérivé de ce logiciel reste libre.
Qu’est ce que le logiciel libre?
Se définissant par opposition au logiciel propriétaire, le logiciel libre se rapporte à la liberté des utilisateurs d’exécuter, de distribuer, d’étudier, de modifier et d’améliorer le logiciel au travers de son code source.
Plus simplement, on peut dire que les critères pour qu’un logiciel soit libre sont les 4 niveaux de libertés suivantes :
- la liberté d’exécuter le programme, pour tous les usages, ce qui est le degré minimum de liberté qu’on peut attendre de tout logiciel ;
- la liberté d’étudier comment le programme fonctionne et de l’adapter à ses besoins ;
- la liberté de redistribuer des copies sans aucune contrainte ;
- la liberté d’améliorer le programme et de diffuser ses améliorations publiquement, de telle sorte que la communauté toute entière en bénéficie.
2-3 Enjeux des logiciels libres
- Les enjeux économiques
Les coûts d’achat des logiciels représentent près de 20% de l’investissement informatique des entreprises. Les coûts élevés de ces logiciels amènent plusieurs utilisateurs à user de la fraude (utilisation de copies illégalement). En plus de réduire la dépendance stratégique des entreprises, les logiciels libres peuvent également avoir des effets importants sur l’économie et l’emploi, souvent bien supérieurs à ceux de logiciels contrôlés par des acteurs propriétaires. Comme dans le cas des distributeurs de solutions basées sur Linux, les logiciels libres sont créateurs d’emplois (PME) de service, et de nombreuses petites sociétés se créent dans la maintenance ou le développement personnalisé.
La simple économie en licences non payées peut servir à rétribuer les prestations des spécialistes en vue d’adapter le logiciel libre aux besoins de l’entreprise et de former les utilisateurs. Ainsi, outre les avantages économiques, les nombreuses opportunités offertes par le logiciel libre représentent des sources de création d’emplois locaux, contrairement au logiciel propriétaire importé.
- Les enjeux politiques et éducatifs
Les logiciels libres peuvent aussi permettre à des pays de développer une industrie logicielle indépendante à moindre coût, en récupérant l’ensemble des connaissances ainsi partagées et le travail effectué. Ils conduisent à des créations d’emplois plus nombreuses dans les services aux entreprises.
Dans le domaine de l’éducation en particulier, Linux est une option singulièrement intéressante pour améliorer l’informatique dans les écoles et permettre une réduction importante des coûts d’équipements des établissements. En effet, les coûts réduits en licences se combinent avec de faibles besoins en maintenance et en matériel, un système Linux pouvant fonctionner sur un ordinateur plus ancien (Intel 486) avec des performances très intéressantes.
De plus, l’ouverture du code source peut largement être profitable dans un cadre pédagogique et éviter la monoculture des utilisateurs habitués à une seule plate-forme.
Ainsi, grâce à la réutilisation de vieux ordinateurs et à la gratuité de plusieurs logiciels tournant sous Linux, il est possible à peu de frais :
Pour les étudiants :
- de disposer d’un ordinateur comme outil de travail (rédaction des rapports, recherches sur l’Internet…)
- d’apprendre une plus grande variété de logiciels ;
- d’utiliser l’ordinateur pour des cours de sciences, d’arts… (en plus des cours d’informatique pour lesquels il est particulièrement adapté).
Et pour les enseignants :
- d’avoir leur propre ordinateur comme outil de travail et d’échange d’information ;
- de disposer un puissant support pédagogique pour leurs étudiants ;
- de se monter à peu de frais un Intranet pour le partage d’informations, d’imprimante, et d’accès Internet avec leurs collègues.
Pour les pays en développement, les logiciels libres sont encore davantage un moyen de promouvoir massivement un équipement logiciel de qualité et à faible coût et de développer une industrie logicielle indépendante.
Il existe déjà quelques projets totalement indépendants visant à recycler dans le Tiers Monde le matériel mis au rebus par les entreprises des pays développés, par exemple pour l’accès à Internet dans des régions rurales d’Afrique ou l’équipement d’écoles. Bien que de nombreuses tracasseries administratives puissent exister, le potentiel d’équipement est réellement favorisé par les logiciels libres.